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Economie des
médias

Comment consommerons-nous l’information dans 15 ans ? Quelles informations pourrons-nous consommer dans 15 ans ? La crise a précipité la disparition de titres, la suppression de rubriques, la suppression de piges. Ce sont des centaines d’histoires qui ne seront plus racontées chaque jour. En parallèle, certains pure players de l’information, qui n’existaient pas il y a 10 ans, se développent en-dehors de leurs frontières et ouvrent des rédactions. L’investissement dans le digital ne répond pas à la même nécessité et n’implique pas les mêmes montants pour tous les types de médias. Pourtant chacun sous contrainte de coût sur son propre secteur doit aujourd’hui inventer de nouveaux modèles de rentabilité. Or une partie des clés de la rentabilité a glissé des mains des éditeurs vers celles d’autres acteurs : les médias ne sont pas faiseurs de prix (« price maker ») sur le marché publicitaire en ligne et ils sont largement dépendants de tiers pour la captation de trafic et la gestion (dont la connaissance des données) de leurs utilisateurs / lecteurs. L’enjeu de la digitalisation pour les médias, c’est la rentabilité. Alors qu’Internet fait partie de notre quotidien depuis près de 20 ans, rares sont les médias ayant rentabilisé leurs investissements et leurs activités sur Internet. Cela pourrait être accessoire si la rentabilité des supports principaux n’était pas elle-même attaquée. 

Nous l’avons vu à travers différents prismes, la digitalisation des contenus et des contenants a engendré une modification sans précédent des usages, de la demande de médias et d’informations. Tous les éditeurs doivent aller chercher l’audience là où elle est et adopter le principe de "ATAWADAC" (Any Time, AnyWhere, Any Device, Any Content) ce qui implique des stratégies de contenus et des stratégies technologiques aux coûts élevés.

 

En parallèle, en basculant sur Internet, l’information est devenue gratuite. Il s’agissait principalement de capitaliser sur les contenus déjà produits en les proposant en ligne à une audience nouvelle et l’activité serait couverte par les recettes publicitaires et, pour la presse écrite et quelques pure players, la mise en place de formules "abonné" avec un accès au pdf du journal ou des contenus plus exclusifs, plus denses ou plus multimédia. Ainsi les télévisions ont pu proposer leur production vidéo en ligne, la presse quotidienne ses articles illustrés.

 

Cependant, les internautes vont chercher une information complète, vont regarder des vidéos courtes, vont vouloir être notifiés en temps réel. Autant de formats d’édition de l’information qui n’existaient pas à proprement parler. Très vite les télévisions ont dû se doter de rédactions multimédia et la presse de contenus vidéos. Internet c’est la possibilité de passer tout type de contenus mais c’est aussi le lieu de création de nouveaux formats liés à la lecture sur écran, éventuellement tactile, et à des possibilités d’interactions et de schématisation nouvelles, comme le web-documentaire par exemple. Le contenu redevient dépendant des supports Internet en ce que l’audience s’attend à y des consulter des documents spécialement conçus à cette attention et, si possible, personnalisés.

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